Si un album raconte souvent une histoire, celle-ci n’est pas toujours drôle. Notre sélection de cette semaine entre rock et folk, en passant par la pop, ne fait pas exception, laissant peu de place à la gaudriole. Mais les chansons tristes ont le pouvoir de rendre heureux. Ou à tout le moins d’accompagner en musique ce début de printemps qu’on espère joyeux.
Palatine – Grand Paon De Nuit
Palatine prend définitivement son envol avec ce premier disque majestueux, dans la veine de leur excellent EP Bâton Rouge paru en 2016. On y retrouve leur folk-rock aux accents americana mais faisant la part belle, plus que par le passé et c’est heureux, à la langue de Baudelaire (noirceur et symbolisme compris). Le chant voluptueux du guitariste Vincent Ehrhart-Devay y apporte une certaine sensualité, épaulé par la dextérité de ses acolytes Adrien Deygas (contrebasse), Jean-Baptiste Soulard (guitare) et Toma Milteau (batterie). Puisque ce dernier sera à ce moment en tournée avec General Elektriks, c’est la formidable batteuse Swanny Elzingre qui le remplacera sur leur date parisienne le 15 mai prochain au Café de la Danse (Infos & Billets).
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Peter Kernel – The Size Of The Night
Le duo suisso/canadien livre avec The Size Of The Night un disque de rock bipolaire, dont l’écoute laisse tout autant exsangue que béat. Soufflant tour à tour le chaud et le froid, auréolé d’une poésie aussi sensible qu’abrupte, ce nouvel opus est la parfaite bande-son d’un hiver qui n’en finit pas, permettant d’exorciser le spleen ambiant tout en rêvant à des jours meilleurs. Toujours original, mais conscient de ses failles, Peter Kernel semble avoir traversé l’enfer pour nous offrir une catharsis collective. Une nuit en leur compagnie promet d’être grande, à défaut d’être reposante. Pour vous en convaincre, vous pourrez les retrouver en concert le 19 avril au Point Ephémère (Infos & Billets).
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Drame – Drame 2
Le projet instrumental du prolifique musicien Rubin Steiner revient avec un – comme son nom l’indique – deuxième opus. A base de joyeuses impros tout en synthés débridés, de morceaux aux titres plus originaux les uns que les autres, ce nouvel album donne une furieuse envie de taper du pied et de dodeliner de la tête – dans les étoiles. Drame déploie ses volutes dans l’éther cosmique – à l’image de sa musique – pour un effet planant garanti sans prise de stupéfiant. La véritable tragédie serait de manquer leur concert le 29 mars au FGO Barbara (Infos & Billets).
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Metro Verlaine – Cut Up
Avec un nom pareil, mieux valait assurer niveau poésie rythmique. Pari gagné pour ce premier album des normands de Metro Verlaine. Leur mélancolie jamais feinte semble réellement prendre ses racines dans le froid nordique et métallique de cette chère Albion qui n’a pour eux rien de perfide. Si les inspirations post-punk (revendiquées) ne sont jamais loin, c’est néanmoins la pop dans ce qu’elle propose de plus ombrageux qui tient le haut du pavé, mancunien évidemment. Ne ratez pas la release party de Cut Up en compagnie de leurs excellents camarades de label The Red Goes Black le 19 avril prochain à la Boule Noire (Infos & Billets).
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Brian Lopez – Prelude
A l’opposé de ses anciennes (sur)productions, Brian Lopez (Giant Sand, Calexico) a enregistré ce nouvel album avec une spontanéité et une célérité de plus en plus rares dans la création actuelle : deux prises par piste pendant à peine deux semaines. Dans sa touchante imperfection, cet album de folk intimiste fait ainsi preuve d’un dépouillement bienvenu, présageant on l’espère une toute aussi jolie suite. En concert à l’Olympic Café le 28 mars (Infos & Billets).
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