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Panache
InfosTarifMenus déjeuner : 22 et 28€ / Carte dîner : environ 50€
LieuPanache
20, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS
M° Grands Boulevards
Tél : 01 53 34 03 91HorairesDu mardi au samedi : 12h-14h30 et 19h30-22h30. Fermé dimanche et lundi.
Le Boeuf Maillot
Les amateurs de petit salé sont en pleurs. Mettez-vous à leur place. Depuis des lustres, ils venaient au Petit Salé pour dévorer leur plat fétiche et terminer sur une mousse au chocolat aussi épaisse qu’une ganache. Le tout dans un décor de bistrot parisien avec vieilles publicités sur plaques émaillées, murs jaunis, banquettes, chaises bistrot et serviettes à carreaux rouges et blancs.
Après des décennies de bons et loyaux services, le Petit Salé s’est mué récemment en Bœuf Maillot. S’il y a toujours les plaques, les serviettes et désormais des murs blancs, il n’y a plus trace de petit salé, et encore moins de mousse au chocolat. En lieu et place, essentiellement du bœuf avec une entrecôte Black Angus, une côte de bœuf Simmental, un filet de Salers, une bavette de Charolais et de l’araignée de bœuf irlandais. Un bon point pour cette dernière proposition parce que force est de constater que ce morceau de choix est plutôt rare à la carte des restaurants et même chez les bouchers dont on dit qu’ils se le gardent. Servie avec une sauce au poivre et des pommes Dauphine maison de toute beauté, cette araignée nous ferait presque oublier le petit salé. Il y a également un dessert qui pourrait éclipser la mousse au chocolat, c’est la tarte soufflée. Un dôme de chocolat moelleux posé sur un biscuit sablé escorté d’une glace café turbinée à la minute.
Note : 3/5
Le Mazenay
En face de l’un des plus vieux restaurants de Paris, l’Auberge Nicolas Flamel qui aurait ouvert ses portes au xve siècle, un petit nouveau, Le Mazenay du nom d’un village en Bourgogne.
Cela explique la présence sur le comptoir des cornichons de la maison Marc dans l’Yonne, dernier producteur de cornichons 100% français cultivés sans herbicides ni pesticides. En attendant d’acheter un bocal en fin de repas, on jette un œil au menu concocté par le Bourguignon de service, Denis Groison. Proposé à 23 € au déjeuner, c’est une affaire ! Quelques pommes de terre Pompadour pour débuter, servies avec du fromage blanc et de la coppa Bretonne que l’on accompagne d’une tranche de pain de campagne tiède signé Thierry Breton et d’un verre de saumur proposé en magnum. Pas de choix pour le plat, ce qui est toujours rageant, mais l’on se console avec cette belle poitrine de cochon confite, légèrement snackée et croustillante sur le dessus, qui fond en bouche comme les carottes braisées qui l’escortent. À ce stade, on pourrait en rester là, payer la modique somme de 17 €, acheter un bocal de cornichons et une tablette de chocolat Marou du Vietnam et filer au bureau. Sauf qu’il est difficile de résister à l’appel du parfait glacé aux fruits confits et sa salade d’oranges de Sicile. Idéal pour terminer sur une note rafraîchissante, à peine acidulée et peu sucrée.
Note : 3/5
Le Garde Manger
Au numéro 8 de la rue Meissonier, dans le 17e, contigues, la table en vue, Papillon de Christophe Saintagne, ex-chef du Meurice et du Plaza Athénée, et l’épicerie-traiteur où l’on peut grignoter, avec ses plats en vitrine, ceux de Laura Portelli.
À l’œil, une jolie cuisine de réconfort, simple, fraîche, et ensoleillée. À l’image de Madame, sourire bien accroché et talons aiguilles rouge lipstick aux pieds. À l’instar aussi du visage rayonnant de ces deux dames du quartier, « en-chan-tées », sur leur mange-debout, face à une salade de betterave et saumon fumée. Car, qu’on se le dise : la taulière ne fait pas que mitonner ses plats de ménage, elle les sert aussi sur place. Et de quelle façon ! À votre arrivée, un mini-banc se retrouve face à une desserte vintage, tournant dos aux cuisines du Papillon. Les commandes du « bistro-gastro » résonnent, son chef déboule, sert une pâtisserie, repart. Laura, elle, débarque, un verre d’anjou blanc, Terre des Grès, du Bois Brinçon à la main, et une assiette froide de pommes de terre, herbes fraîches, hareng et tempura de céleri – coloré, sautillant, divin –, dans l’autre. Suivent un bourguignon – tendre, doucereux, généreux –, puis un pudding aux agrumes – léger et vif. Le tout à moins de 20 €. Une aubaine.
Note : 4/5
Le Vent d’Armor
Dans ce nouveau restaurant tourné vers la mer qui remplace Les Ronchons, tout avait mal débuté et il y avait de quoi ronchonner.
Un menu sans choix à l’heure du déjeuner. Ce n’est pas faute de rappeler régulièrement que le client pourrait au moins hésiter entre deux entrées, deux plats et deux desserts. Mais non, il y en a qui persistent. Ce sera donc un simple tartare de saumon à l’huile d’olive et au citron manquant de relief, d’assaisonnement, bref de niaque. Quand on sait que le chef a travaillé quatorze ans chez Jacques Le Divellec qui fut le grand spécialiste de la cuisine de la mer à Paris, on se prend à douter.
Et puis viennent les Saint-Jacques. Quatre noix déposées sur une crème à l’ail, surmontées de chorizo et escortées d’une purée de patate douce et d’un chou farci au foie gras. Ce n’est pas la plus belle assiette de l’année, mais il faut admettre que les associations sont justes et effacent l’a priori négatif du départ.
Et puis, il y a ce dessert, des oranges confites au Grand Marnier et mousse au chocolat amer. Une mousse de compétition ni trop compacte, ni trop aérienne, parfaitement dosée en chocolat et ces quartiers d’orange que l’on aurait pu imaginer fortement alcoolisés. Ils sont au contraire rafraîchissants et donnent envie de revenir pour découvrir le reste de la carte. Pour le dessert, on sait déjà ce que l’on prendra.
Note : 3/5
Plume
À deux pas du Saint-Germain des écrivains, l’enseigne fait le bon mot.
C’est de cuisine d’auteur qu’il s’agit ! Celle de Youssef Gastli, natif de Tunis, formé à l’Institut Paul Bocuse, passé notamment par Le Sensing (VIe) de Guy Martin, et Les 5 (Ve). Dans son petit deux-pièces cuisine, joliment rétro, le bonhomme lâche les chevaux… et les tient ! Au menu déjeuner ce jour-là, brandade de grondin, maïs et curry rouge – relevé et croquant -, andouillette de bœuf, poivrade et shiitaké – du velours côté viande, de la mâche en accompagnement -, pomme confite, caillé de chèvre au citron vert et caramel – plutôt équilibré. Les vins, plus convenus, n’en restent pas moins plaisants (reuilly de Mardon, coteaux varois des Deffends…), le sourire de la serveuse désarme les habitants du quartier et l’addition du midi file doux. Une agréable parenthèse.
Note : 3/5
Alliance
34 € au déjeuner pour deux amuse-bouche irréprochables, une entrée mémorable, deux plats de haute volée et un dessert sublime, ça mérite que vous alliez immédiatement coller sous le nez de votre DRH une demande de RTT pour cette semaine ou la prochaine.
Les responsables de cet enthousiasme ? Toshitaka Omiya, ancien chef de l’Agapé (17e) et Shawn Joyeux qui orchestre la salle d’une main de maître. On sent que ces compères ont roulé leur bosse dans les belles maisons et c’est un sans-faute pour leur prestation qui débute par un croustillant à l’encre de seiche, chou farci poire et fromage persillé puis crumble de cumin et mousse de potimarron. On comprend immédiatement par la justesse des saveurs et la précision des parfums que l’on a affaire à une pépite. La suite va nous donner raison avec des huîtres chaudes de la baie de Quiberon servies dans leur coquille avec une association fenouil citron d’un équilibre saisissant. Le Saint Pierre escorté de topinambours et d’épinards est plus classique mais la qualité du beurre blanc monté au jus de coques apporte un relief différent. Et l’on ne se gêne pas pour saucer. D’ailleurs on garde ce rythme pour le plat suivant, du sanglier au foie gras présenté comme un lièvre à la royale avec une pointe de raifort et de céleri. Pour ce qui est du pré-dessert, du dessert et des mignardises, on vous laisse le soin de découvrir.
Note : 4/5
Les Chouettes
Poussez la porte, traversez le premier salon, jetez un coup d’œil à la vitrine où trônent les bonnes quilles du moment, et levez la tête. Vous pouvez faire « whaou ! » « ah, la vache ! » ou « nom d’une pipe ! ».
Au-dessus de vous, une verrière perchée à 20 mètres de haut, des coursives à chaque étage, le tout dans un style Eiffel qui fait son petit effet. C’est beau, mais est-ce bon ? Plutôt oui pour une formule au déjeuner où le chef, Alban Drevet, s’arrache pour dresser des assiettes contemporaines dont le contenu oscille entre traditionnel ou moderne. Dans la première catégorie, terrine de lapin, moutarde de Cremone aux fruits confits, joue de cochon rôti et carbonara de salsifis ou Paris-Brest. Dans la seconde, des dés de poulet emmitouflés dans du magret de canard fumé lui-même recouvert d’une feuille de chou. Et entre ces carrés, des pointes de blanc-manger à la mozzarella. Joli jeu de textures et de couleurs qui n’est rien à côté du cabillaud aux amandes, jus de potiron au kalamansi (agrume). Du poisson cuit à basse température, parfaitement nacré à l’intérieur, quelques amandes sur le dos pour le craquant et ce côté acidulé du kalamansi mêlé à la douceur du potiron parsemé ici et là de quelques herbes et légumes crus finement tranchés. La ganache chocolat noir et caramel, glace topinambour (vous avez bien lu) peut se pointer, le charme a déjà agi.
Note : 3/5
Macaille
Annoncer de but en blanc sur une carte « qu’afin de travailler des produits de saison, nous avons le plaisir de renouveler la carte tous les mois » et servir dans la foulée des haricots verts et des pois gourmands en plein mois de février pour accompagner un filet de bœuf Black Angus et sa sauce au poivre à 35,90 €, il y a comme qui dirait un problème.
Cette énorme faute de goût, on la doit au médiatique Norbert Tarayre, déjà à la tête de Saperlipopette à Puteaux, qui vient d’ouvrir Macaille, mi-restaurant mi-brasserie, conçu comme une maison avec une enfilade de pièces qui font penser à des salles à manger. Un peu comme Chez Clément mais en mieux. Pour le reste, des plats de bistrot sans grande envolée mais est-ce que l’on vient chercher autre chose ? A priori non. On se contente donc d’un émietté de crabe, pomme Granny et mayonnaise au colombo qui domine de la tête et des épaules les deux principaux produits, d’une truite (au moins ça change du saumon) cuite vapeur et déposée sur des spaghetti safranés, un jus de coquillages et des courgettes. Là encore, applaudissements, c’est bien connu, février est le mois de la courgette. Pour finir, la mousse praliné, brownie et feuillantine tire à peine son épingle du jeu contrairement à la tarte au citron meringuée, classique mais bien réalisée.
Note : 2/5
La Cave du Paul Bert
À Paris 11e, Mister Auboyneau collectionne les tables. Et trouve toujours preneurs.
Ses Bistrot Paul Bert, Écailler du Bistrot et 6 Paul Bert rassemblent le quartier et bien au-delà. Pas de quoi s’endormir. Dans une salle de poche néo-industrielle, le bonhomme vient d’ouvrir un comptoir, tenant à bonne distance les foodistas de quilles choisies (anjou blanc de Mosse, rhône rouge de Dumarcher, bordeaux rouge de L’Homme Cheval…), avec trancheuse rétro et une cuisine aux goûts de l’époque. Dans les assiettes-portions, des saveurs franches, quelques twists… et beaucoup de plaisirs. Saint-Jacques en coquille, beurre citronné et navet cru (4,50 €) – cinglant et contrasté –, coques et pancetta (7 €) – généreux, comme en vacances avec du sable, mais un peu éteint –, haddock, topinambours, yaourt à la menthe (15 €) – solide et doucereux –, tome de Vérone (6 €) – à tomber –, canolo au citron (5 €) – croquant et percutant –… Et un nouveau QG rue Paul Bert, un !
Note : 4/5