Qui a dit qu’il fallait nécessairement attendre octobre et le traditionnel mois de la photo pour voir une belle expo photo à Paris ? Voici une sélection anticipée à voir au mois d’avril. Un choix très éclectique, de Serge Gainsbourg à Bettina Rheims…
Expo photo : Serge Gainsbourg, 5 bis rue de Verneuil, photographies de Tony Frank
à la Galerie de l’Instant du 29 mars au 10 juin 2018

Tony Frank a été un ami intime de Serge Gainsbourg. Il a ainsi eu le privilège de le photographier dans son appartement parisien. Décédé en 1991, c’est sa fille Charlotte qui a hérité de cette maison. Plus de 25 ans après la disparition de son ami, Tony Frank est retourné à cette adresse célèbre. Ce véritable sanctuaire est resté comme figé dans le temps. Des gitanes dans le cendrier, l’immense piano dans le séjour, des bouteilles de vins dans le frigo, les repettos blanches au pied du lit… Rien n’a changé. On se croirait presque dans un musée à la mémoire de l’artiste !
L’exposition met en parallèle des photographies prises du vivant de Gainsbourg et des clichés réalisés en 2017 qui soulignent l’immense absence du maître des lieux. On visite cette exposition comme des fans curieux qui auraient eu la chance de pénétrer dans l’antre de l’homme à la tête de chou.
La Galerie de l’Instant
46 rue de Poitou, 3e
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h
Le dimanche de 14h30 à 18h30
Entrée libre
Expo photo : Expérience photographique
à l’Espace Topographie de l’art jusqu’au 12 avril 2018

Expo photo : Poussières silencieuses de Sandrine Elberg
à la Galerie du Crous du 4 au 14 avril 2018

Sandrine Elberg aime se définir comme une artiste photographe plasticienne. Pour cette nouvelle exposition, elle montre des tirages (pour la plupart en argentique) qui affirment son attrait renouvelé pour les univers cosmiques. En effet, elle vient de publier un livre intitulé Cosmic vendu en exclusivité chez Artéfact project space.
Par un tour de passe-passe photographique et une technique qui lui sont propres, ce qui semble être à première vue des morceaux de lune, ne sont en fait que des grains de poussières grossis au microscope. Dans ces paysages de fiction, l’infiniment grand côtoie l’infiniment petit et nous fait perdre nos repères. Une très belle série en apesanteur qui encourage l’imagination et favorise la contemplation astrale. Il se dégage de ces photographies une harmonie galactique et un incroyable sentiment de sérénité. Un chaos tranquille et doux en somme…
Galerie du Crous
11 rue des Beaux Arts, 6e
Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h
Entrée libre
Expo photo : Détenues de Bettina Rheims
sur invitation du Centre des Monuments Nationaux
au Château de Vincennes jusqu’au 30 avril et au Château de Cadillac du 1er juin au 4 novembre 2018

Détenues est une série photographique réalisée par Bettina Rheims en milieu carcéral. En 2014, la photographe est partie à la rencontre de toutes ces captives. A chaque fois, elle a recréé son studio photo et a su gagner la confiance de toutes ces femmes, nouer un dialogue, pour qu’elles acceptent de franchir le pas de cette expérience artistique et humaine peu banale.
Maquillées, habillées, coiffées, ces femmes en détention se sont prêtées au jeu, regagnant par la même occasion un peu de dignité. Cinquante photographies de la série sont exposées dans la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes, clin d’oeil historique à ce monument qui était autrefois une prison pour femmes. Les tirages sont accompagnés des « fragments », textes inventés écrits par Bettina Rheims. Accompagnés d’un avant-propos de Robert Badinter et d’un texte de Nadeije Laneyrie-Dagen, les 60 portraits de ces femmes font également l’objet d’un livre grand format paru dans la collection Blanche des éditions Gallimard.
Château de Vincennes
1 avenue de Paris
94300 Vincennes
Ouvert tous les jours de 10h à 18h
Plein tarif : 9 euros, tarif réduit : 7 euros
Expo photo : En Suspens
au Bal photographique jusqu’au 13 mai 2018

Quatorze photographes contemporains internationaux tentent par l’exposition de leurs images de définir l’état d’être en suspens. Notion subtile et philosophique propre à notre époque où les individus se sentent souvent comme bloqués dans un entre-deux, pris au piège d’un engrenage qui les dépasse. Il est donc question de désenchantement et d’absurdité du monde. De désillusion et d’une société qui accuse une perte de repères, voire de sens, à nos existences.
La série photographique Ville de Calais signée Henk Wildschut est très emblématique de ce mal-être et illustre parfaitement cette notion de suspens. Il photographie depuis 2005 les habitants de la jungle de Calais et documente ce phénomène de l’effacement de traces de vies humaines.
Le Bal
6 impasse de la Défénse, 18e
Mercredi 12h-22h
Jeudi 12h-19h
Vendredi, samedi, dimanche 12h-19h
Fermé le lundi et le mardi
Plein tarif : 6 euros, tarif réduit : 4 euros